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LE SOVIET DE PÉTROGRAD

les Russies envoie une adresse enthousiaste à l’armée en répétant la formule : « Maintenant que vous êtes sûrs de vous battre pour une cause juste, remplissez votre devoir vis-à-vis du pays, de la Révolution et de l’Internationale. »

Cette idée, précisée et complétée après un contact avec les socialistes de l’Entente, a été celle de la majorité du Soviet.

III

Suivons cette pensée du Soviet. Elle apparaît très nette dans le manifeste du 14 mars. Mais ce manifeste est précédé d’articles dus à des collaborateurs divers.

Un de ces articles s’intitule : la Guerre contemporaine. Après avoir déclaré, conformément aux principes du parti, que « les masses populaires ont été entraînées dans la guerre contre leur volonté », il continue :

Nous devons déclarer que nous ne voulons pas répandre notre sang pour l’intérêt des classes dominantes. Sans doute, nous ne voulons pas subir le joug de l’Allemagne, mais nous n’avons pas besoin de faire la guerre uniquement pour conquérir de nouveaux territoires. De notre côté, nous ne pouvons pas contraindre les classes gouvernantes en Allemagne, et Guillaume et ses alliés, à renoncer à leurs projets de conquêtes. Il ne nous reste qu’à faire appel aux prolétaires et aux travailleurs allemands et austro-hongrois pour les convier à exercer sur leurs gouvernements une pression énergique en vue de les obliger à renoncer à leurs projets de violence et de conquêtes. Par-dessus la tête des gouvernants, les travailleurs doivent essayer de trouver une base pour la paix future… Il ne peut pas être question de faire une paix avec Guillaume et son gouvernement. Tant que le gouvernement de Guillaume menace la Russie, la continuation de la guerre est inévitable. Nous ne pouvons conclure la paix qu’avec le peuple allemand, quand il aura forcé son gouvernement à déposer les armes. Nous ferons le même appel aux masses ouvrières et populaires de l’Entente, et ce n’est que quand le droit de discuter les conditions de la paix passera entre les mains des peuples qu’on pourra songer à mettre fin à la guerre [1].

Cet article, conforme à la doctrine socialiste sur les rapports internationaux, n’est pas une déclaration gouvernementale ;

  1. Voir Publications du Soviet, No.
1er Août 1917
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