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REVUE DE PARIS

docleurs Parist’l, Roux, IVIarjoliii,Blaclie, de Guise, Bousquet, Magendie. M. Andral appelé en mission près des prisonniers de Hani, n’a pu s’y rendre, non plus que M. Pasquier qui accompagne le prince royal en Afrique. La faculté demeure fort empêchée, Paris lui redemande M"" Taglioni. Le comité a oi’donné un repos complet, il s’est ensuite transporté chez M. Duponchel afin de lui rendre compte de la séance. Servons-nous de l’expression de M""^ de Sévigné, et disons que le nouveau directeur de l’Opéra a mal au genou de Taglioni.

A ces divers embarras, à ces iiillueiices contraires et difficiles à prévoir, l’Opéra nous répond par ses recettes et son monde fashioiiable. Pendant que les Bouffes montent /a Sunna, cette tragédie secondée de chœurs si l)eaux que nous avons entendus chez M’"'" la comtesse Merlin, M. Duponchel presse ses huguenots et ses catholiques l’épée dans les reins, l’armurier du théâtre graisse chaque arquebuse de Charles IX. Ce balcon où posait le roi :

Quand ses mains frénétsques

Frappaient d’un plomb dévot ses sujets héréliques,

ne figurera pas sans doute dans l’opéra de M. Scribe et Meyerbeer. Tous les commis marchands de la rue Saint-Denis élèvent, en passant, des discussions pitoyables sur ce balcon qu’a flétri le vers classique de M. Delavigne. Il n’y a guère qu’une seule chose à répondre à M. Delavigne et aux commis : c’est que tous deux se trompent, et que Charles IX n’a jamais vu ce balcon. Nous répondrons volontiers aux lettres affranchies qui nous seraient envoyées sur cette controverse historique.

Après le genou de M"*^ Taglioni , après cette consultation d’hommes noirs qui se sont engagés à remettre sur pied notre danseuse, voici bien une autre nouvelle ; celle-ci vient de Naples : la mort de M. Dumas ! Depuis quelque temps il est de mode de tuer un grand homme par trimestre. La triste réalité de la mort de Bellini , enterré aux Invalides, devait produire l’enterrement de M. Dumas au Vésuve. Fatalité aveugle que celle de ce nom de Juan ! Malheur à ([ui touche à ce héros !

M. Drouineau, dont messieurs les comédiens ordinaires île S. M. 

pleurent la mort, meurt pour avoir fait Don Juan ; M. Dumas envoie à M. Harel un autre Don Juan et il meurt ! Pourtant on ne dit pas encore que M. Delavigne ait pris le lit I

M. Ilarel, lui, craint bien de mourir, tant la poitrine d’ini ex-directeur de l’Odéon est délicate ! liobeit Macaire le sustente à force de juleps ; Hubert Macaire va montrer, du reste , sa robe de cluuubre damas-jaune au théâtre du Vaudevilles pour le bénéfice proeliain de l’un de ses jeunes-premiers, M. llyp[iolite.

Au Palais-lloyal, théâtre dévolu entièrement à M"*^ Dé^azet, M"*’ Dcjazel consent à recevoir chez elle M. Dormeuil , en nutre et en gants violets. M. Dormeuil est évéque de Lima, et chante comme un abbé