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REVUE DE PARIS

1re journée. Mystère de la Conception de la vierge Marie ; Nativité du Christ, quatre-vingt-quinze personnes, deux chœurs ;

2e. Commence au sermon de saint Jean, et finit à sa décollation ; quatre-vingt-quatre personnes, trois chœurs ;

3e. Mystère de la Chananèenne jusqu’à l’entrée de Jésus à Jérusalem ;

4e. Entrée à Jérusalem ; Jésus conduit devant Pilate ;

5e. Depuis le repentir de Judas jusqu’après la mise au tombeau ;

6e. Résurrection, descente du Saint-Esprit.

Cette division était nécessitée non seulement par la longueur de l’action, qui n’aurait pu s’exécuter tout entière dans une seule séance, mais encore par la nécessité de changer les décors et de disposer le théâtre pour la journée suivante, qui était, en effet, une pièce tout-à-fait nouvelle. Quelque vaste que l’on suppose la scène entière sur laquelle se jouait un mystère, il était impossible qu’elle offrît à la fois tous les lieux divers par lesquels devait passer cette action ; ce nombre n’eût pas été moindre d’une centaine pour le mystère entier de ia Passion.

Une autre impossibilité aurait résulté du nombre des acteurs ; si la première joiirnec’seule du Mystère de la Passion en a offert une centaine, ayant chacun un rôle écrit, sans compter les figurans, et que chaque journée en eût contenu autant, on conçoit qu’il eût été impossible de rassembler une telle armée d’acteurs ; mais l’action étant divisée par journée, les acteurs nombreux qui cessaient leur rôle à la fin d’une journée en reprenaient un autre pour la suivante, et ainsi de suite.

Au commencement du spectacle, tous les acteurs prenaient leurs places indiquées, et une symphonie indiquait aux spectateurs que le spectacle commençait. Quant à la fin, elle était indiquée par la retraite de tous les acteurs ; on trouve ordinairement à la fin des journées : Ici ils se retirent tous.

Il y avait presque toujours quelque chose de peu important à entendre, soit dialogue, soit chant et musique, qui servait à commencer le spectacle jusqu’à ce que le silence s’établît. Le prologue, qui n’était guère que l’annonce de la pièce, et un protocole assez banal remplissaient ordinairement cet objet.