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LA REVUE DE PARIS

que M. Z… ne le serait que l’année suivante ? C’est pourtant ce que nous demandions aux commissions de classement. Dès lors, quoi d’étonnant à ce que nous nous soyons trouvés quelquefois en présence de résultats déconcertants ? C’est le contraire qui eût été surprenant. Il n’en est pas moins vrai que ces résultats se sont produits, et si on ajoute à cela le manque de suite dans les méthodes de classement et dans la manière d’apprécier, qui provient du renouvellement inévitable des commissions et beaucoup plus encore des innombrables Décrets et Instructions sur la matière qui se sont succédé en se contredisant, on comprendra le désarroi qu’une semblable façon de procéder doit à la longue apporter dans les idées, les mécontentements qu’elle provoque, les défiances qu’elle fait naître, et, en fin de compte, la démoralisation qu’elle prépare.

Que dire après cela de l’avancement au choix régi par la volonté d’un seul : et aboutissant — à peu près forcément — à l’invraisemblable chaos des dernières années ? Avec les Commissions, un candidat était sûr de n’être pas un inconnu pour l’un tout au moins des officiers généraux appelés à l’apprécier. Actuellement, à part quelques rares individualités personnellement connues de l’arbitre suprême, les candidats ne peuvent plus être jugés que sur pièces. La comparaison de leurs titres, déjà très difficile avec les commissions de classement, devient absolument illusoire. Il n’y a plus de place que pour le hasard, en mettant tout au mieux — quand ce ne sont pas les recommandations ou les influences qui décident. Franchement, est-ce un progrès par rapport aux commissions de classement ? Le désarroi, le mécontentement, la défiance et la démoralisation seront-ils moindres ? Je ne veux pas insister sur les tristes incidents qui ont trop cruellement démontré, dans ces temps derniers, que ni la camaraderie, ni l’esprit de corps, ni l’esprit militaire n’ont gagné à la substitution du système actuel à l’ancien.

À vrai dire, ni l’un ni l’autre ne valent rien, et, en présence des inconvénients que j’ai signalés et qui sont inhérents à l’essence même de l’avancement au choix, — qu’il se manifeste par l’attribution d’un numéro d’ordre sur un tableau, ou par l’octroi d’une ou plusieurs majorations variables d’ancien-