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Page:Revue de l'Orient, de l'Algérie et des colonies, Tome 3, 1848.djvu/304

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tincts de vagabondage ; ils ne verront dans la liberté que la paresse. Cependant les colonies auront plus que jamais besoin de leurs bras.

Les nègres de pelle seront les plus utiles, s’ils travaillent ; les plus dangereux, s’ils ne travaillent pas. C’est donc sur cette classe que doit être plus particulièrement appelée la vigilance du gouvernement.

Sans espérer qu’un résultat immédiat suivra les plus sages mesures, il est permis de penser que l’appât d’un salaire, l’instinct de la propriété, les bienfaits de l’instruction et une loi sur le vagabondage pourront un jour attirer les noirs au travail et les contenir dans le devoir.

Quoi qu’il en soit, leur émancipation portera, dans l’origine, un rude coup à la production coloniale.

Pour combler ce déficit inévitable de bras, nous avons proposé les ressources de l’immigration.

L’immigration, dans les colonies anglaises, où elle est pratiquée aujourd’hui sur une large échelle, s’alimente au moyen des Chinois, des Indiens ou Coulis et des habitants de Madère (ces derniers pour les Antilles).

Nous aurons les mêmes ressources, en y ajoutant les Malgaches qui ont déjà été introduits avec quelque succès à Bourbon. Peut-être le gouvernement anglais s’opposera-t-il à l’émigration des Indiens du Bengale, qui seuls ont été reconnus aptes aux travaux de la culture. Sur les réclamations des sociétés abolitionnistes de Londres, toujours prêtes, dans l’aveuglement de leurs passions philanthropiques, à donner la chasse aux colonies, on a déjà dû renoncer en partie à l’introduction des Coulis dans l’île Maurice.

Les Chinois ont peuplé de leurs émigrations la plupart des îles de l’archipel indien. On les trouve établis dans les Philippines, dans les îles de la Sonde, à Singapore ; depuis quelques années ils se sont aventurés au-delà des détroits et ont débarqué à Maurice, à Bourbon, au Cap et même aux Antilles et à la Guyane. En ce qui les concerne, l’épreuve est faite.

Cette épreuve ne leur a pas été de tous points favorable. L’habileté des Chinois dans les travaux de la