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Page:Revue de l'art ancien et moderne, juillet 1906.djvu/141

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LA REVUE DE L'ART 110 hollandaise et, dans la Bataille de Hochkirch, les visages des grenadiers, arrivant au feu la nuit, sont éclairés d'une manière saisissante. Et ce sont aussi les effets de clair obscur qui lui ont le mieux réussi dans ses oeuvres naturalistes ; le Marché de Noël à Berlin et le Laminoir montrent son habileté à traiter tous les genres d'éclairage. Menzel était un humo- riste ; dans ses caricatures, ses dessins et même ses tableaux officiels, il raille à froid et sans pitié'. Ce qui lui a nui auprès des critiques étrangers, c'est sa roideur, sa sécheresse, d'Allemand du Nord, qui, tou- jours réfléchi, ne s'abandonne jamais à l'inspiration; on doit le ranger pourtant au nombre des grands artistes. Leibl (1844-1900),le peintre des paysans bavarois, est, comme Menzel, un naturaliste, comme lui un humoriste ; le romancier, l'ethnographe, qui étudieront les moeurs pay- sannes à la fin du xixe siècle ne pourront se passer de con- sulter ses oeuvres. Mais Leibl vaut surtout par sa technique qui est de premier ordre. Il ne faut pas chercher dans ses Cliché F. Bruckmann, Munich. LlEBERMANN. ASILE DE VIEILLARDS, A AMSTERDAM. tableaux la fougue et l'éclat. Studieux et consciencieux comme un véritable Allemand, Leibl avait étudié méthodiquement chaque branche de son métier et dans chacun de ses tableaux il a mis toute sa science. Sûr de son crayon il ne se reprenait jamais ; il dessina même l'un de ses tableaux en commen- çant par l'oeil d'une femme. Sur de son pinceau, il peignait toujours en pleine pâte, sans surcharge, ni glacis, et cependant ses tableaux, très finis, n'ont jamais, vus de près, l'aspect rugueux de certaines oeuvres modernes.