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218 LA REVUE DE L'ART émule de Francia à Bologne, aux palais Bentivoglio, dans les chapelles seigneuriales, à Mantoue, à la cour des Gonzague. Il réunit en un certain nombre de scènes quelques Triomphes, en s'inspirant des commentaires des humanistes, tels que Filelfo, le Pogge et d'autres : mais ce symbolisme, cette lourde érudition, ôtèrent toute liberté au génie du jeune artiste. Ce n'est pas un défilé de personnages que l'on passe en revue dans le Triomphe de la Renom- mée, mais une série de faits et d'événements re- présentés sur le tondo. Pétrarque fait une lé- gère allusion aux pre- miers hommes ; Lorenzo Costa, au centre du tondo, représente la I ie- nèse, et ensuite, tout autour, qu'elles aient été ou non rappelées par le poète, il figure d'an- t iques histoires : en haut. Ventidius Bassus sur un char triomphal ; ( !ésar dans sa barque sur la mer tempétueuse; Milon, qui veut partager LE TRIOMPHE DE LA MORT. Xylographcdes Triomphes (1488). Rome. Bibliothèque V i ctor-Emmanue l . en deux un chêne; les Fourches caudines; Philippe, roi de Macédoine, assas- siné au festin de ses noces; Alexandre, qui vide la coupe empoisonnée; Crésus, qui va monter sur le bûcher, et auquel Cyrus accorde sa grâce. L'éru- dition prend le pas sur l'art figuratif, et la recherche de la vérité historique dans la représentation devient le tourment de l'artiste. Dans le Triomphe de la Mort on voit également, comme l'écrit Vasari, beaucoup de portraits.