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LES TRIOMPHES DE PÉTRARQUE DANS L'ART REPRÉSENTATIF 219 Les ligures ne correspondent plus, comme dans les Triomphes de Pesel- lino, au type idéal du peintre, mais à l'infinie variété de la nature, aux expressions toujours différentes du caractère et de la vie, du kaléidoscope de l'histoire. C'est à peine ensuite, au déclin du Quattrocento, si l'on aperçoit encore le rapport des représentations peintes des Triomphes, avec le poète dont ils tirent leur origine. ( l'est ainsi qu'à la fin du xylographc ano- nyme des Triomphes, imprimé à Florence le 16 décembre 1488, en un livre dont un unique exemplaire est con- servé à la bibliothèque Victor-Emmanuel à Rome , l'artiste reprit les représentations joyeuses quiprécédaient les lourdes et neuves compositions de Lo- renzo Costa. L'Amour est encore sur un globe ardent, au-dessus des flammes, tel que le re- présentala peinture dans la première moitié du Quattrocento; la Chas- LE TRIOMPHE DU TEMPS. Xylographedes Triomphes (1488). Rome, Bibliothèque Victor-Emmanuel. teté a la palme, signe du triomphe; elle est sur un char que traînent toujours des licornes et où gît l'Amour enchaîné, entouré de jeunes filles couronnées de fleurs, précédées du drapeau avec l'hermine ; la Mort domine un cata- falque encore constellé de croix sur fond noir, et traverse une campagne couverte de morts, avec un char que tirent des buffles. Le Temps ailé s'appuie sur des béquilles, debout sur un char auquel sont encore attelés des cerfs,