MARTEAU, DE LESEUR, CHODOWIECKI, PITSCHMANN 283 simplicité d'arrangement, an coloris terne, gris, qui donne à l'oeuvre une apparence embrumée, telles sont 1rs caractéristiques de cel artiste qui eut l'extraordinaire Faculté de rester consciencieux malgré l' incessante affluence des commandes. Ce ne fui ni un raffiné comme Bacciarelli, ni un grandiose comme Lampi. ni un élégant comme Grassi : sans viser à l'effet, il resta simple et exact, et si l'on cherchai! quelqu'un à qui le comparer, il faudrait le rapprocher d'Antoine Graff. Apres douze ans de séjour en Galicie, Pitschmann, qui avait été appelé par Thadée Czacki, le fondateur du lycée de Krze- mieniec, pour y professer le des- sin et la peinture, vint s'installer dans cette ville, avec sa femme et son fils. Dès lors, jusqu'à sa mort, survenue en 1834, il mè- nera de front ses cours au lycée, ses leçons particulières dans son atelier et, pour n'en pas perdre l'habitude, l'exécution de nou- veaux portraits : on en compte, cette fois, cent cinquante, et dans ses carnets figure tout ce qui avait un nom dans la Vol- hynie d'alors. Encore une fois, il ne faut JOSEPH PITSCHMANN PAR LUI-MÊME D'après la miniature de Vincent de Leseur. Collection du comte Tarnowski. pas songer à énumérer des oeuvres qui ne sont d'ailleurs pas toutes iden- tifiées, loin de là. Celles qu'on a retrouvées, notamment le portrait de Thadée Czacki, au pastel, en grand uniforme, avec toutes ses décorations, qui se trouve à Dzikow, dans la galerie du comte Tarnowski et celui de M,ne Borzencka que nous reproduisons ici, d'après l'original conservé à Paris dans la galerie du prince Dominique Radziwill, permettent de se faire une excel- 1. Il a été identitié grâce à un passage du journal manuscrit de la comtesse Valérie Tarnowska.
