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Page:Revue de l'art ancien et moderne, juillet 1906.djvu/404

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LES DUM0NST1E1Î 331 C'est certainement à Nicolas que s'adressait le paternel conseil dont Ménage ' a conservé le souvenir dans le passage suivant : «  M. Du Monstier, peintre, écrivant à son fils qui étoit à Rome, lui mandoit qu'il se gardât sur toutes choses de fréquenter les cabarets, les us elles es. » La suite ne laisse aucune incertitude sur l'auteur de ce sage avertis- sement. «  11 avoit, poursuit Ménage, un cabinet très curieux de peintures et de dessins, la plupart de sa main, mais de figures et de postures indécentes, qui donnèrentlieu à M. le Cardinal de Mazarin de le faire saisir et de se l'approprier. » Quand Nicolas obtint, le 13 février 1630, le brevet de survivance du logement occupé au Louvre par son père, il atteignait à peine sa dix- huitième année. Sans doute, il devait cette haute faveur au crédit du chef de la famille, car il ne pouvait encore la justifier par son mérite. Le brevet même de 1630 établit que Nicolas était sur le point de partir en Italie pour y compléter ses études-. Est-ce lui que Tallemant des Réaux et, plus tard, Félibien, rencontrèrent dans la ville de Rome? Ce ne serait pas impossible. Cependant, nous croyons qu'il s'agit, dans les Historiettes et les Entre- tiens, d'un autre Dumonstier que Nicolas, car ce dernier, parti de Paris en 1630, n'a pas dû s'attarder en Italie jusqu'en 1640, encore moins jusqu'en 1648. Nous venons d'ailleurs d'établir que Pierre Dumonstier, deuxième du nom, se trouvait à Rome en 1642. Chargé de peindre, comme morceau de réception, le portrait d'Errard, il n'eut sans doute pas le loisir de payer sa dette académique, car il n'était encore qu'agréé au jour de sa mort 3. En 1648, il est certainement fixé à Paris. Nous le trouvons, le 15 juin, chargé de priser les tableaux formant la collection d'une dame Catherine de Sainte-Maure, veuve de Jean Tallard de Braon 4. On s'adressait en général, pour dételles missions, à des artistes ayant fourni des preuves d'une com- pétence spéciale. Nous avons constaté précédemment que Daniel, le père de Nicolas, avait tous les droits à figurer sur la liste des curieux de son temps. Sur quels indices le rédacteur du catalogue de Paignon-Dijonval s'ap- 1. Menagiana, t. I, p. 6-7. 2. Archives de l'art français, t. III, p. 193-194. 3. Idem, t. I, p. 362, et t. III, p. 368. 4. Nouv. Arch. de l'art français, t. YI, p. 259.