Page:Revue de l'art ancien et moderne, juillet 1906.djvu/464

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TROIS ARMES DE PARADE 381 La plus grande (flg. 1)est un salue de forme 1res caractéristique. C'est celle que les anciens appelaient copis, et qui fut en usage chez les Orientaux, chez les Grecs, chez les Étrusques et chez les Romains. Très pointue,laco- pis pouvait servir à transpercer, niais la courbure de la lame élargie vers son milieu la rendait propre surtout à couper. Dans la copis de Badajoz. celle lame est en fer : niais une décou- pure en forme d'épine acérée, qui s'al- longe normalement à la garde, est occupée par une plaquette ajourée. M. de Castilla dit que cette partie est en argent, mais je crois qu'il fait erreur. Quant à la poignée, elle est formée d'une soie en bronze, aux deux faces de laquelle s'appliquent des fu- sées en argent repoussé. Si la lamelle découpée qui s'encastre dans le fer de la lame, avec les gracieuses volutes qui la terminent et marquent d'un solide ornement l'attache du fer à la garde, donne déjà l'impression d'une riche élégance, la poignée même est vraiment belle. Elle est formée d'un dragon à tète de cheval, replié sur lui-même et se mordant la queue. Il porte un collier: ses ailes, franche- ment stylisées et ressemblant à des feuilles, sont étroitement repliées le long du corps afin de ne pas faire saillie sous la main fermée quand on a saisi le sabre. Pour la même raison, les deux pattes et les griffes, restées un peu menues, et que l'artiste eût mieux fait d'oublier, s'appliquent contre le corps au-dessous des ailes. Ce corps lui - même est couvert d'écaillés, et le bout de la queue s'élargit en feuille de lierre •. FIG. 1 . — COPIS DUMUSEE DE BADAJ0Z. 1. La longueur totale du sabre est de 65 centimètres.