Page:Revue de l'art ancien et moderne, juillet 1906.djvu/466

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TROIS ARMES DE PARADE 383 plaques sont plates, sans relief, et simple- ment découpées à jour, connue à l'em porte-pièce. Le dessin est compliqué : c'est un agencement 1res étudié de lignes courbes et de lignes droites, qui naissent les unes des autres ou se recoupent. Connue le glaive, la dague a un pommeau élargi sur lequel l'entrelac de la poignée s'épa- nouit et l'orme une large étoile; et pour retenir la main, à droite et à gauche, sont fixes des clous à grosse tète ronde sail- lante. légèrement ornée de stries. Par le bas. les plaques d'argent s'élargissent pour épouser la forme de la lame de fer. et l'ont saillie sur cette lame afin de cacher les joints de L'armature, et juste au milieu. en tort relief, s'avance une grande tête de boeuf vue de face. Le motif occupe la même place et produit le même effet déco- ratif que la tète de chien qui orne le glaive précédent. Il est même plus heureux en- core, car le réalisme de cet ornement em- prunté à la nature, avec seulement un peu de goût archaïque, contraste agréa- blement avec la froideur conventionnelle des entrelacs découpés à plat. J'avoue que la beauté même de ces armes de paradedéconcerte singulièrement la critique. Ce n'est qu'avec une grande réserve que je vais essayer de prouver quelles sont le produit d'un art espa- gnol primitif dont l'étude, encore peu approfondie, a déjà causé quelques sur- prises. Les historiens de l'art antique ont longtemps ignoré ce que l'on est convenu d'appeler l'art ibérique, ou l'ont négligé comme barbare. La découverte sensation- nelle de la Dame d'Elche a prouvé l'injus- tice de cette ignorance et de cet oubli'. Les Ibères furent capables, au contact des civilisations des peuples classiques. 1. Voy. la Revue, 1898, 1, p. 193, Lr buste d'Elche au Musée du Louvre. FIG .. 2. — GLAIVE DU MUSÉE DE BADAJOZ.