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Page:Revue de l'art ancien et moderne, juillet 1906.djvu/475

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392 LA REVUE DE L'ART moldo-byzantin,une communication de M, Istrati à l'Académieroumaine sur les Eglises d'Etienne le Grand, le recueil tout récent,; définitif celui-ci, de Mme Hélène Cornesco sur les Travaux à l'aiguille des femmes roumaines, et celui de MTM Marie Comsa sur les Broderies transylvaines, une plaquette de M. Leonidas Bodnarescul sur la décoration des oeufs teints, les Esquisses roumaines de M. Léo Bachelin ; mais on attend, de ce dernier, un livre complet sur l'An en Roumanie, depuis Trajan jusqu'à nos jours, et un autre de M. Vladimir Mironesco sur l'Époque d'Etienne le Grand, le prince le plus fameux de l'histoire moldo-valaque. La première Exposition générale nationale de Roumanie peut compter comme la fête de la tradition immémoriale enfin reconnue, renouée et pour la premièrefois mise en honneur. Elle se devait de la résumer d'une façon concrète et de la synthétiser : elle a réuni côte à côte les arènes romaines et l'église Saint-Nicolas de Jassy, les monastères du xv° siècle et la Coula d'Olténie avec les maisons paysannes de toutes les contrées habitées par des Roumains. Voici, sur l'esplanade Carol, les blancheurs éblouissanteset l'aspect monumental du Pavillon royal, avec la rampe double de son escalier d'honneur, ses galeries à arcades trilobées en si gracieux ajours sur le ciel, flanqué, à droite et à gauche, des deux ailes où exposent le Ministère de la Guerre et celui des Travaux publics. Il représente assez exactement le bâtiment principal, avec le cloître et les cellules des moines, d'un vaste couvent comme ceux de Cozia et Horez. En face, le Pavillon du Ministèrede l'Agriculture et des Domaines, en deux corps de bâtisse reliés par un portail surmonté de clochetons aigus, figure la partie détachée du monastère où les hôtes de passage recevaient cette généreuse hospitalité de trois jours qui ne sera bientôt plus accordée; la section des industries domestiques y a accumulé de splendideséchantil- lons de broderies et de costumes populaires. L'architecture inspirée si heureusement d'éléments anciens, de ces deux pavillons, mériterait d'être fixée en matériaux durables et de servir de point de départ pour une architecture civile nationale. Le « salon carré », au centre du pavillon royal, dont la coupole est soutenue par des piliers copiés sur les colonnes de Saint-Démètre de Craïova, forme une sorte de sanctuaire de la royauté, aménagépar la Princesse Héritière: au milieu, dans une vitrine, les couronnes royales, et tout à l'entour des trophées et des souvenirs, toute la série des cadeaux reçus par la famille royale à différentes occasions ; au fond, une abside occupée par les meubles et les objets d'art de la princesse Marie, d'un faste byzantin très modernisé. Tout proche, le pavillon d'une exploitation de pétrole à Buslenari, attire l'attention par.un travail très bien compris des boiseries. L'architecte, M. A. Clavel,vient encore de se signaler par un admirable monument édifié au cimetière Bellio : un tombeau de famille conçu en forme de chapelle dans le goût des exquis couvents du ixe siècle au Mont-Athos ; un vrai bijou de style religieux. Du pavillon des Domaines de la Cou- ronne, qui fait tant d'honneur à l'Administration de M. Jean Kalindero par l'abon- dance des documents statistiques, ethnographiques, pittoresques, nous ne pouvons signaler que la jolie frise décorative extérieure, au motif emprunté des tapis populaires; on n'a pas fait assez usage de ces ornementations extérieures, qui sont cependant tout à fait dans les habitudes du paysan roumain ; ici comme ailleurs il fallait que l'exemple vînt de M. Kalindero.