Page:Revue de l'art ancien et moderne, juillet 1906.djvu/52

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EUGENIO LUCAS 39 Stchoukine, se trouve une petite toile de notre peintre, figurant, dans un âpre paysage du Guadarrama, un cavalier de l'époque de Philippe IV, qu'on jurerait être une esquisse de Velazquez. Lucas reproduisait Breughel, Teniers, Wouvermans, Watteau, aussi bien que le peintre des Menines, et brossail facilement dans sa matinée une copie ou une imitation plus ou moins exacte de ces maîtres, que ses LE BONNET D' 'ANE. Collection de P. Aureliano do Beruete, Madrid. enfants allaient échanger dans la journée contre deux ou trois douros dans les cafés ou tiendas de Madrid. Toujours besogneux et incertain du lendemain, il était indifférent à la misère et ne s'inquiétait guère de la vente de ses productions. Logé dans une masure d'un faubourg de Madrid, enfermé presque de force par sa femme, sorte de Xantippe castillanne, dans le taudis éclairé par une seule fenêtre qui lui servait d'atelier, il y travaillait sans relâche, entouré de toreros dont il aimait la conversation et partageait les goûts, et qui recon- naissaient son hospitalité en lui achetant à bas prix quelques pochades