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Page:Revue de l'histoire de Versailles et de Seine-et-Oise, année 1919.djvu/105

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translation des cendres du général hoche.

diers attachée à son quatier général marchait en file de chaque côté, l’arme basse. Suivaient à quelques distance les officiers généraux[1] et d’état-major de l’Armée, un détachement de guides, une musique militaire, deux compagnies de grenadiers ; la marche était fermée par un escadron de dragons. »

Quel tableau suggestif en sa simplicité, mais quel cadre va l’entourer !

« Le gouverneur autrichien de la forteresse d’Ehrenbreitstein, prévenu de la mort du général et du passage de son convoi funèbre, fit prendre les armes aux troupes de sa garnison[2], en disposa une partie en haie sur la rive droite de la route (la gauche était occupée par des troupes républicaines), depuis ses avant-postes jusqu’au bord du Rhin ; dans la ville du Thal, le reste de la garnison était sous les armes, sur les glacis de la forteresse. Le gouverneur et les officiers de son état-major vinrent recevoir le corps aux avant-postes et le suivirent jusqu’au bord du Rhin, au milieu de cette hait d’Autrichiens et de Français ; ils ne le quittèrent qu’au moment où il s’éloigna du rivage pour passer à Coblence. On traversa lentement Coblence et l’on arriva au fort de Pétersberg, au milieu d’un feu continuel d’artillerie et de mousqueterie auquel les Autrichiens répondirent régulièrement. Là fut déposé le corps de Hoche, dans la même place où l’avait été celui de Marceau. »

Avant d’être descendu dans ce qui devait être son tombeau provisoire, Hoche fut salué par plusieurs de ses généraux, et les échos du Pétersberg auraient pu nous renvoyer les paroles que prononça son ami intime, le général Lefebvre, celui qui devait devenir le maréchal de France du de Dantzig : « Chers Camarades », s’écriait-il dans le langage de l’époque, « la mort, qui ne nous a jamais paru redoutable, se montre à nos yeux d’une manière terrible : elle anéantit d’un seul coup la jeunesse, les talents et les vertus. Hoche n’est plus, la Parque meurtrière a terminé ses jours et, dans un instant, il ne nous restera

  1. Rappelons que Hoche avait alors sous ses ordres les généraux Lefebvre, Richepanse, Grenier, Ney, d’Hautpoul, Championnet, Klein, Cllaud, Watrin.
  2. Depuis le 23 avril 1797, les hostilités avaient été suspendues et une ligne de démarcation établie entre les armées. Les victoires de l’armée d’Italie sous Bonaparte, qui avait imposé à l’Autriche les préliminaires de Léoben, avaient arrêté dans son mouvement vers le Danube l’armée de Sambre-et-Meuse.