Page:Revue de l'histoire de Versailles et de Seine-et-Oise, année 1919.djvu/180

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
167
les souvenirs de m. j.-a. le roi.

Samedi 29.

Temps affreux ; pluie battante toute la journée. Après mes pansements du matin, je suis resté à travailler toute la journée. Rien de nouveau…..

Dimanche 30.

En sortant de la messe ce matin, j’ai rencontré M.[1] médecin de Ville-d’Avray ; à l’encontre des nouvelles prussiennes sur la reddition de Metz, auxquelles on ne veut pas croire, il m’a lu une nouvelle transcrite par lui d’après un journal qu’il ne m’a pas nommé, par laquelle Bazaine aurait fait faire une fasse attaque aux Prussiens, pendant laquelle il aurait pu passer avec le gros de son armée sur un autre point, se serait dirigé vers Lyon, se serait réuni à l’armée qu’il y aurait trouvée et se dirigerait actuellement au secours de Paris. Tout cela me paraît bien beau et bien difficile à croire. Attendons ! M. Thiers est arrivé aujourd’hui à Versailles ; il a eu une conférence avec M. de Bismarck et avec le général de Moltke, et est parti l’après-dînée pour Paris. Le maire de Saint-Cloud et plusieurs conseillers municipaux avaient été amenés en prison à Versailles par les Prussiens. Ils avaient écrit une lettre au gouvernement de Paris pour demander qu’on diminuât le feu continuel des forts qui décimait les habitants de Saint-Cloud et détruisait toutes les maisons sans faire aucun mal à l’ennemi. Cette lettre a été publiée par un journal de Paris et a été connue des Prussiens ; ils ont considéré cela comme entretenant des correspondances avec l’ennemi, ce qui est un cas de mort. Ils ont été jugés aujourd’hui par le conseil de guerre, qui n’y a pas vu un si grand mal et qui les a acquittés.

Lundi 31.

Ce matin, le prince Luitpold de Bavière[2] est venu visiter la

  1. En blanc dans le texte.
  2. Le prince Luitpold de Bavière, oncle du roi Louis ii, exerça plus tard la Régence ; il était frère du roi de Bavière Maximilien ii et mourut en 1912 ; son fils, Louis, né en 1845, lui succéda comme Régent en 1912 ; il fut reconnu comme roi de Bavière à la mort d’Othon, fils de Louis ii (5 nov. 1913) et fut détrôné en 1918 par la Révolution.