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Page:Revue de l'histoire de Versailles et de Seine-et-Oise, année 1919.djvu/367

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le site et la croissance de versailles.

de fer, ses maisons de meulière couvertes de tuiles ont l’air dispersées au hasard dans la verdure ; le plan est cependant régulier, les rues se coupent à angle droit, suivant comme direction la route de Choisy et la lisière du bois de Viroflay. Au centre, une chapelle plus récente (1908) que l’église Saint-Antoine et bien plus humble. Les maisons ont un caractère très modeste, qu’on retrouve rarement dans les autres quartiers neufs de Versailles[1] ; la plupart n’ont qu’un étage, beaucoup se contentent d’un rez-de-chaussée surélevée, il y a même des baraques en planches qui font penser à la « zone » des fortifications de Paris ; mais chaque maison a son jardinet et touche rarement sa voisine. Ce quartier d’ouvriers, d’employés, de petits rentiers, n’a pas le caractère d’un faubourg, et on ne le traverse pas pour entrer en ville. Les communications avec Versailles sont assez malaisées ; le sol, dans les parties basses où étaient les étangs, est resté boueux, la viabilité est mauvaise. Porchefontaine a pour lui le grand air et un beau cadre de verdure, mais il est un peu isolé de la ville et se plaint d’être sacrifié comme l’a été longtemps Montreuil ; malgré tout, c’est le plus peuplé, le plus vivant et celui qui s’accroît le plus rapidement parmi les quartiers neufs de Versailles[2].

En résumant au pont de vue topographique les étapes de la croissance de Versailles, on voit que, bornée sous Louis xiv aux pentes nord et sud de la butte du Château, (vieux Versailles et ville-neuve), la ville a d’abord achevé, sous Louis xv, de remplir la dépression au sud de cette butte (quartier Saint-Louis), puis, sous Louis xvi, a rempli la dépression nord (quartier des Prés). Après une longue période de déclin et de stagnation, avec, à la fin, de très légers progrès sur place (1789-1857), la poussée de la ville a, sous le second Empire, continué vers le nord, le quartier de Clagny venant s’aligner à l’est du quarter des Prés. Puis, à partir de 1880, le mouvement s’est accentué ; la ville s’est étendue très largement, au nord vers les bois, couvrant les plateaux Saint-Antoine et de Glatigny ; à l’est, par transformation autant que par création dans Montreuil, et par l’escalade

  1. Exemples : près de la Voirie et près du ruisseau de Glatigny.
  2. On y remarque l’usine d’électricité, quelques autres usines, la Pouponnière ; le voisinage de la voie ferrée y a attiré des entrepôts de bois et de charbon, l’industrie tend à s’y implanter.