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le site et la croissance de versailles.

de la butte Montbauron préalablement entourée ; enfin, au sud-est, par la création totale de Porchefontaine. Buttes et dépressions, après les pentes moyennes, tout le cadre s’est peu à peu rempli. La limite artificielle de la ville à l’ouest était posée dès le règne de Louis xiv (c’est le Parc) ; sa limite naturelle au sud était atteinte dès Louis xv (c’est le bois de Satory). La ville ne peut plus se développer qu’au nord et à l’est, où il reste encore de la place, à Glatigny, ou dans les plaines qui s’abaissent en se retrécissant à l’est, vers le couloir de Viroflay ; mais nul ne peut dire, au lendemain de la guerre, les chances d’accroissement de Versailles dans ces directions.

vii. — Causes de l’accroissement de Versailles depuis 1857. — Versailles demeure distinct de Paris.

Il reste à examiner les causes qui ont provoqué, dans la seconde moitié du xixe siècle, cet accroissement de Versailles, notable en population, considérable en superficie. L’afflux des retraités est loin de suffire à l’expliquer, et Mlle Foncin a eu raison d’insister sur une cause plus importante et qu’on pourrait appeler le goût de la villégiature, en comprenant sous ce nom trop vague deux éléments bien différents :

1o Les gens qui viennent passer à Versailles la belle saison ; ils n’y font que passer et ne figurent pas dans les recensements faits en mars, mais leur séjour contribue beaucoup au développement du commerce et, par suite, de la population ;

2o Ceux qui, ayant leurs occupations quotidiennes à Paris, habitent Versailles pour que leur famille jouisse d’un milieu plus calme et plus sain, très différent aujourd’hui du milieu turbulent et enfiévré de la résidence royale ; ceci n’est devenu possible que depuis l’amélioration des communications avec Paris, l’ouverture notamment, après 1900, de la ligne des Invalides. Beaucoup de familles, dont le chef est à Paris toute la journée, sont tout à fait versaillaises, et c’est là sans doute un élément important de la population[1].

  1. Mlle Foncin a fait une enquête sur ce sujet, sans pouvoir arriver à des résultats précis. Quand on n’habite pas Versailles et qu’on fait le trajet à certaines heures de la journée, on a évidemment tendance à s’exagérer le nombre des Versaillais qui vont tous les jours à Paris.