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Page:Revue de linguistique et de philologie comparée, tome 1.djvu/25

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la parole humaine a, i, u (prononcez toujours ou), ê, é, o, etc. Le nom de voyelles (vocales de vox, voix) leur convient parfaitement.

Explosions, souffles, mugissements ou roulements produits à l’aide de l’air expulsé des poumons, les bruits de la parole ont une existence propre et constituent par eux-mêmes autant de fonctions physiologiques distinctes. Soufflez longuement f, s ou ch, bourdonnez durant quelques secondes et d’un seul trait v, z ou j : tant que durera le bruit, sifflement ou bourdonnement, il vous sera de toute impossibilité de prononcer aucun son, aucune voyelle. Fort mal définis d’ailleurs par nos grammaires, ces bruits fonctionnels de l’appareil oral ont reçu le nom de consonnes.

1. — Voyelles.



Pour peindre aux yeux les sons des langues indo-européennes, il est indispensable de partir du connu, c’est-à-dire des voyelles françaises et de leurs représentations graphiques. Or, nous savons tous que notre langue possède vingt voyelles. Ce que tous ne savent peut-être pas aussi bien, c’est le classement naturel de ces couleurs de la voix. On y distingue :

1o Sept paires de voyelles contrastées ou bi-sexuelles, soumises qu’elles sont à la loi de polarité. Le pôle femelle ou mineur est faible, doux, long et chantant ; le pôle mâle ou majeur est fort, rude, sec et bref. En faisant suivre, pour chaque couple, le pôle doux et chantant du pôle rude et sèchement articulé, nous aurons :

1. La paire â-a (âme, dame),

2. La paire î-i (île, il),