montre, à l’égard de sa langue naturelle, un enthousiasme tel qu’il a été amené à des conclusions qui font rire aujourd’hui.
Néanmoins, pour excuser Larramendi, rappelons qu’il a été dépassé. En 1825, M. l’abbé d’Iharce de Bidassouet écrivait ce qui suit : « Je ne sais pas si la langue du Père éternel était escuara, basque… Que l’on convienne donc enfin qu’il n’y a aucune langue dans tout l’univers qui approche plus près de la langue que le Père éternel a inspirée à Adam… que l’idiome basque. » D’un autre côté, en 1835, M. Pierquin de Gembloux terminait ainsi un article sur l’origine de la langue basque : « De ce travail…, il résulte qu’on devra ramener la formation de la langue escuara à l’époque où naquirent tous les autres patois romans, au xe ou xie siècle. »
Hâtons-nous d’arriver au petit volume de G. de Humboldt, Berichtigungen und Zusœtze, etc., Berlin, 1817, 93 p. Ce traité renferme plus de faits et de conclusions scientifiques que beaucoup de gros volumes parus avant et après lui. Humboldt étudie la composition des mots, montre que la déclinaison doit être considérée comme formée de suffixes, de postpositions ; il indique enfin la véritable nature des verbes irréguliers de Larramendi, qui sont formés de la même manière que les deux auxiliaires. Dans l’introduction qui précède les Études grammaticales sur la langue euscarienne (voyez plus loin), on trouve, p. 24, la phrase suivante : « G. de Humboldt a très bien montré que le verbe basque se dédouble dans la formation des verbes syncopés ; c’est ainsi que yakiten d-u-t a formé d-aki-t. » Or, voici ce que dit G. de Humboldt : « Je devrais encore mentionner la conjugaison irrégulière. Cependant ici, où une analyse complète ne pourrait trouver place, il suffira de remarquer que cette conjugaison est formée exactement comme celle