être quand il est employé intransitivement, et avoir quand il est actif ? Voici du reste cette théorie, telle que M. Inchauspé me l’a exposée : le verbe est un mot qui marque une action ; cette action est faite ou soufferte. Dans le premier cas, le verbe est transitif ; dans le second, il est intransitif. De là, deux modifications de la même action, exprimées en basque par les deux auxiliaires joints au nom verbal qui désigne l’action. Abstraction faite de tout nom verbal, les deux auxiliaires n’en restent pas moins destinés de nature à désigner les deux formes d’une même action ; on peut donc admettre que l’un représente la voix transitive et l’autre la voix intransitive d’un même verbe inexprimé, signifiant par suite l’action fondamentale, dont le transitif, la forme agissante, porte sur autrui (avoir), et dont l’intransitif, la forme soufferte, est réfléchi (être). Et comme, dans l’opinion de M. Inchauspé, tous les prétendus autres verbes sont périphrastiques, c’est-à-dire composés des deux formes de ce verbe et de noms verbaux déclinés (eçkentsen nis « je suis en offrande, » c’est-à-dire « je m’offre » ; eçkentsen dut « je l’ai en offrande, » c’est-à-dire « je l’offre) », il faut admettre que le basque ne possède que ce seul verbe. Remarquons à ce propos que les Tamouls font exactement la même distinction que les Basques : un même verbe action peut produire un pir’avin’œ (verbe agissant sur autrui), et un tan’vin’œ (verbe agissant sur soi-même) ; ainsi on dira udœkkiradu « cela brise » et udœgiradu « cela se brise. »
M. de Charencey a fait quatre brochures sur la déclinaison, les lois phonétiques et les degrés de comparaison du basque. Il compte vingt-trois cas simples et trente-quatre cas multiples, formés par la réunion successive de deux, trois, quatre flexions simples. Je crois qu’il aurait mieux valu dire que le basque a une déclinaison semblable à celle du français, sauf à expliquer que les prépositions sont remplacées