grands miracles qui ont été faits par Dieu en faveur de l’homme, se mettra à lui donner le mal et à l’offenser par le rompre de ses saints commandements ? Très ingrat et misérable il faut être pour s’abstenir de tel rapport avec bienfaiteur si abondant.
Nous ajoutons quelques essais d’analyse lexicologique à la traduction de M. Van Eijs.
En rapprochant gizonaren (lignes 1 et 7), Jaungoikoaren (ligne 6) et aren (ligne 10), on remarquera : 1° que a est à la fois pronom de la 3e personne (lui) et article (le) ; 2° que en euphonique pour n, dans, en, est rattaché à a, article ou pronom, par la liquide intercalaire r, et devient dans les trois cas le signe du génitif. Ce r de liaison sert également au datif, marqué par le suffixe i, dans gaiztakeriari (ligne 2), et dans berari (ligne 9). Ce même r d’euphonie se retrouve encore dans le premier mot de notre texte, nere, lequel est pour l’organique ni-r-en ou ne-r-en, de moi (cfr. gr. μον, de moi, mes, ma, mon, pour le procédé grammatical) ; ni en basque est le pronom de la première personne, comme ni est en chinois la perpétuelle indication de la seconde. Ce ni, je, fait au datif ni-r-i, à moi, comme gu, nous, fait au datif gu-r-i, à nous, comme a, lui (Biscaye), et le, donne au datif a-r-i, à lui, au, qu’il faut rapprocher du génitif a-r-en (ligne 10).
Dans maiteak (l. 1), ateak (l. 2), andiak (l. 8) et santuak (l. 11), on remarquera que le pronom-article a suivi du k sert à former le pluriel, si bien que ak équivaut à les. Cet ak, signe du pluriel, n’est jamais accentué ; il l’est toujours au contraire quand il est employé comme pur substitut de a, comme dans le singulier gizon-àk pour gizon-a, l’homme (avec ak chanté, accentué), tandis que la seconde syllabe de gizon, homme, est la seule chantée dans gizon-ak, les hommes. Jamais les Basques n’écrivent ces accents.