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veux dire l’invasion d’une formation nouvelle et prétendue savante.

Quant au principe non plus syntactique, mais lexique de la théorie de l’accentuation, M. Littré le développe également de la façon la plus précise. La simplicité du système d’accentuation en français, laisse croire à une foule de personnes que notre langue est privée d’accent. Ce qui produit cette erreur est le fait constant et immanquable du sacrifice de toute syllabe suivant la syllabe accentuée : l’italien, pour sa part, conserve soigneusement la syllabe ou les syllabes de la fin, tout au plus avec assourdissement, et c’est précisément cette obligation de prononcer une ou plusieurs syllabes inertes après une syllabe accentuée, qui le fait en quelque sorte chanter sur la syllabe mise en relief. Trop heureux quand, pour faire ressortir davantage l’accentuation, il ne se laisse pas entraîner à ces queues muettes comme nous en trouvons dans pàrlin-o, dìcon-o, nàrran-o. — J’appellerai, à ce sujet, l’attention du lecteur sur une excellente étude de M. G. Pâris touchant le « rôle de l’accent latin dans la langue française » [1]. Dans un travail plus récent[2], le même auteur insiste sur le rôle qu’a joué l’accent dans la versification latine du moyen âge : l’accent est au procédé rhythmique ce que la quantité est au système métrique. La poésie rhythmique, basée sur l’accentuation, a de tout temps, d’après M. Pâris, existé dans la langue latine vulgaire.

En ce qui concerne les règles d’évolution phonique, proprement dite, je ne saurais assez recommander aux personnes curieuses de renseignements positifs le remar-

  1. Paris, 1862,
  2. 1866.