devant des faits indéniables. On reviendra, du reste, un jour dans cette Revue, sur cette question d’une importance considérable à tous les points de vue.
Avec tous leurs détails tirés de la vie pratique, les chants du Rig-Véda sont néanmoins principalement religieux, et s’adressent tous à une ou plusieurs divinités. Mais le panthéon védique n’est point le panthéon brahmanique, dont il est cependant le père. De même que dans les Védas, il n’est point question de castes, de même il n’est pas question de la trinité indienne : Brahma, Vishnou et Çiva ; ces noms ne sont même que peu ou point mentionnés. On y remarque pourtant une espèce de division ternaire en dieux supérieurs, en dieux du milieu et en dieux inférieurs, comme chez les anciens Grecs et les anciens Romains ; de la sorte on peut arriver à avoir une trinité en prenant le dieu principal de chaque division, par exemple Varouna pour le dieu du ciel ou supérieur, Indra pour le dieu de l’athmosphère ou du milieu, et Agni pour le dieu de la terre ou inférieur. La place d’Agni et d’Indra est marquée d’avance dans la trinité védique par le grand nombre et l’importance des hymnes qui leur sont adressés, et j’ai choisi Varouna pour chef et représentant des dieux célestes à cause de la mention qui est faite de lui plusieurs fois dans le Rig-Véda, comme chef des Adityas, ou dieux solaires ; cela contrairement à l’opinion de Wilson qui le remplace par Sourya, le soleil, d’après le Yaska. Il est à remarquer que ce commentateur dit clairement que ces trois dieux sont adorés sous différents noms, mais n’en restent pas moins trois divinités qui ne sont que les personnifications d’un Dieu unique, l’âme de l’Univers, mahâ atma, le svayambhou des lois de Manou. Cette idée monothéiste, et mieux panthéiste, existe dans quelques-