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Analyse philologique et linguistique des mots importants contenus dans cette stance :

Agnim, accusatif singulier de agni (je mets l’article grec pour indiquer le genre du nom sanskrit), le feu d’abord, et le plus souvent le dieu du feu. Agni, le même mot que le latin ignis, vient d’une racine AG, altérée de Ṛg, briller, brûler.

Iḷe, 1re pers. sing. de l’indicatif présent atmanépadam pour îḍe, je chante, je célèbre, j’illustre, d’une racine Idh ou Id, briller, qui a donné le lat. idus, le moment du mois où brille la pleine lune, et où l’on célébrait à Rome le dieu de la lumière, Jupiter Lucetius, ou Dies piter. L’identification de l’idée de chant ou de parole avec l’idée de lumière se retrouve dans les dérivés du verbe primitif aryaque BHA, briller, parmi lesquels on rencontre le grec φαω, je brille, à côté de φημι, je parle. Quant au signe au lieu de , c’est un changement assez fréquent en sanskrit ; exemples : puroḷasa au lieu de puroḍasa, çoḷasa au lieu de çoḍasa, etc.

Purohitam, accus. sing. de purohita, composé de puras, autrefois, vieux, avant, que j’aurai à expliquer plus loin, et de hita pour {{lang|sa-Latn|dhita, participe passé d’un verbe DHA, poser, et qui signifie « préposé (au sacrifice.) » Rosen, en traduisant par {{lang|la|antistitem, a voulu donner un équivalent linguistique de purohita. Wilson, rattachant ce substantif au génitif yajn’asya, du sacrifice, qui suit me semble à côté de la véritable interprétation du texte.

Yajn’asya, gén. sing. de yajn’a, le sacrifice, substantif formé avec un participe parfait passif du verbe yaj, vénérer, sacrifier.

Devam, accus. sing. de deva, divin, lat. divus, qui a