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promise aux Hébreux, ou, pour parler le langage de l’histoire, que les Éraniens ont successivement conquis ces diverses contrées. C’est la seule interprétation raisonnable qu’il soit permis de donner du premier fargard du Vendidad ; et c’est pourquoi, malgré la dénégation de quelques auteurs, cette interprétation a été celle de la plupart des savants qui se sont occupés de la question, notamment de Rhode, de Lassen, de Bunsen, de A. Piciel, de F. Lenormant, etc.

Or, les identifications d’Eugène Burnouf suffisaient déjà pour montrer qu’à partir de la Sogdiane, les conquérants éraniens se sont constamment avancés vers le sud, tout en poussant des pointes, tantôt à l’ouest, tantôt à l’est. On conçoit d’ailleurs que les Éraniens, comme tant d’autres peuples septentrionaux, aient été attirés dans cette direction par la beauté du climat et par la fertilité du sol des régions méridionales. L’un des débris de la littérature zende, traduit par de Harlez à la fin de son Aveda, l’Afrighan III, ne laisse d’ailleurs aucun doute sur le goût très-prononcé des anciens Eraniens pour les climats du sud, car aux versets 4-6, Zoroastre demande à Ormuzd quelle sera la récompense de l’homme qui récitera la prière à Rapithvan, génie qui préside à la région du midi, et il en reçoit cette réponse : « Comme le vent [soufflant] de la région à laquelle préside Rapithvan, ô saint Zarathustra, fait prospérer et grandir, comble de biens et fait croître en joie le monde corporel tout entier, [ainsi] cet homme s’assure la possession d’autant de biens ; autant est grande la récompense de cet homme qui par la prière, etc… »

À la page 224 de son Commentaire sur le Yaçna, après