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Page:Revue de linguistique et de philologie comparée, tome 12.djvu/131

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l’exemple de l’Avesta, et pour éviter des périphrases, nous avons considéré et nous considérerons Yima comme un roi, comme un personnage réel, car le verset 10 du yesht ix fait régner Yima pendant mille ans en nombre rond. Yima est donc en réalité la personnification d’une longue période historique dont la durée ne parait pas parfaitement déterminée, ce qui n’empêche pas que ce nom a pu être à l’origine, soit le nom d’une divinité, soit le nom d’un personnage réel, et probablement l’un et l’autre, puisque nous avons encore en France des hommes qui portent le nom de Dieu et celui de l’archange Michel.

Dans les seize premiers versets du deuxième chapitre du Vendidad, Ormuzd raconte à Zoroastre que Yima, fils de Vivanhat, est le premier homme auquel il a révélé sa loi ; que Yima ne s’est pas reconnu les qualités d’un propagateur ou prédicateur de cette loi ; qu’il a seulement accepté de développer les biens terrestres créés par Ormuzd, de les faire croître, d’être le protecteur, le nourricier et le maître des êtres terrestres ; puis Ormuzd continue ainsi dans la traduction de Harlez :

« 17-19. Alors je lui apportai des instruments [convenables], moi qui suis Ahura-Mazda : une charrue d’or[1] et un aiguillon fait d’or. Yima est établi dans la plénitude du pouvoir royal.

« 20-22. Trois cents régions échurent en partage au roi Yima. Et cette terre se remplit de troupeaux, de bêtes de trait, d’hommes, de chiens, d’oiseaux et de feux bril-

  1. Nous montrerons plus loin, en commentant l’histoire de Yima, que cet instrument n’est pas une charrue, et que de Harlez s’est en conséquence trompé dans la traduction de quelques-uns des versets suivants.