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[de leur séjour habituel], ô Yima ! Ceux qui vivent dans des endroits dangereux [redoutables], ceux qui vivent dans les profondeurs des vallées, ceux qui vivent au sommet des montagnes ; [ils devront se retirer] en des demeures protégées par des murs. Avant cet hiver, la terre était couverte de prairies. Les inondations violentes qui suivent la fonte des neiges [des glaces], et l’absence complète de route pour les êtres doués d’un corps, désoleront cette terre sur laquelle se voient maintenant les traces des petits troupeaux[1].

« 60-64. Fais-toi donc, Yima, un vara de la longueur d’un caretus mesuré en tous sens[2]. Tu y porteras le germe producteur des bestiaux, des bêtes de trait, des hommes, des chiens et des feux brillants et ardents. Construis donc un vara long d’un caretus en tous sens, pour [servir de] demeure aux hommes ; fais-le de la longueur d’un caretus en tous sens, pour qu’il soit le lieu de parcage des bœufs.

« 65-69. Tu y rassembleras les eaux, sur un espace grand d’un hathra. Près de ces eaux établis la demeure des oiseaux sur cette terre toujours verdoyante et qui produit des aliments sans faiblir jamais. Tu y feras des habitations : des maisons, des portiques, des cours[3], des lieux clos de toutes parts.

  1. « Le sens de ces trois paragraphes est le suivant : Cette terre que pâturaient les plus petits troupeaux sera couverte de neige et inondée au point de ne plus offrir de voie praticable. > (Harlez.)
  2. « Littéralement, d’un caretus dans les quatre sens. — Caretus, mesure du chemin qu’un cheval peut parcourir chaque jour sans se nuire. C’est la mesure favorite de l’antiquité aryaque. » (Harlez.)
  3. Harlez fait remarquer en note que le sens des mots rendus par portiques et par cours est incertain.