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La transition du régime pastoral au régime agricole a pour résultat de décupler la quantité des produits alimentaires de l’homme et des animaux, et d’augmenter dans la même proportion le nombre des hommes et des animaux sur une surface donnée. C’est pourquoi, sous l’intelligente administration de Yima, le pays qu’il gouverne se remplit d’hommes et d’animaux domestiques, à ce point que l’exubérance de la population le pousse à agrandir son empire (versets 20-22 et 20-28), et le même phénomène se reproduit partout à mesure que de nouvelles contrées sont conquises par Yima, guerrier et agriculteur, sur les hordes nomades ses voisines (versets 20-28 et 32-35).

La direction des conquêtes de Yima est donnée par les versets 24 et 30, qui répètent deux fois, d’après la traduction de Harlez, que Yima s’avança e à l’heure de midi, suivant la route que parcourt le soleil. » Mais ce n’est pas habituellement à l’heure de midi que les armées se mettent en marche, et le mot que de Harlez traduit par « heure de midi » est Rapithvan, qui signifie le génie du midi, la région du midi et l’heure de midi. Spiegel a en conséquence dit que Yima s’avança vers le sud en suivant la route que parcourt le soleil. Harlez a tort de prétendre, en note, que les deux indications sont contradictoires ; une marche vers le sud en suivant la route que parcourt le soleil signifie clairement une marche au sud-ouest. C’est précisément la direction de la conquête de Yima qui, parti de l’Airyana vaeja, du bassin du lac Baikach, s’avança successivement jusque dans le sud du Turkestan, au moins jusqu’en Margiane et jusqu’en Hircanie, en suivant la marche indiquée par le premier cha-