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§ III. — Le type âryen.

Les Aryas ayant plus ou moins mêlé leur sang avec celui des peuples conquis et de ceux qui les ont quelquefois assujettis dans la suite des temps, l’aire géographique sur laquelle la civilisation Aryenne s’est répandue est actuellement occupée par une population peu homogène, composée en grande partie de métis et de quelques groupes d’hommes ayant conservé assez purs les caractères typiques des races primitives qui ont combattu pour acquérir ou recouvrer la puissance dans cette aire géographique. Un tel état de choses s’est jusqu’à ces derniers temps opposé à ce que l’on puisse reconnaître avec certitude à quel type appartenaient les Aryas primitifs, et il a permis d’avancer les opinions les plus contradictoires sur ce sujet.

Ainsi, dans son Histoire des Perses, t. I, p. 35, M. de Gobineau peint les Aryas conquérants de la Perse ou Iran comme des « hommes grands, blancs, blonds, aux yeux bleus, à l’aspect belliqueux. » Cette opinion pourra flatter l’amour-propre des Germains et des individus qui, chez les autres nations, sont issus ou se croient issus des anciens Germains conquérants des provinces de l’empire romain ; mais M. de Gobineau ne donne aucune preuve à l’appui de son assertion, et tout semble au contraire démontrer que les Aryas primitifs étaient des hommes aux cheveux bruns.

En effet, la Loi de Manou, liv. iii, stance 8, défend au dwidja, ou membre de l’une des trois castes supérieures