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toutes) ; tàûa-khà-ii-an, je boirai. Il est impossible de méconnaître l’identité d’une pareille forme avec celle de l’instrumental éa-n-an, avec ma main ; tùfUikhanan signiiie donc analytiquemcnl c avec le moi ayant bu, quand j’eus bu », et l’on comprend mieux qu’on ne peut ex()liquer le tour d’esprit assez délicat et violemment elliptiiue par lequel on est arrivé à lui faire signifier « je boirai une fois pour toutes », c’est-à-dire « quand j’aurai bu, (je ne boirai plus) ».

il. Le conditionnel n’a pas la fonction du nôtre, mais répond h notre indicatif ou au subjonctif latin précédé de la conjonction .c si >. Il n’a que deux temps simples, présent et futur, et leur indice est gu, à la troisième personne du singulier gu-n, par une exception unique à la règle générale.

1° Présent. — L’indice modal apparaît seul : tànagu-Hy s’il boit.

2° Futur. — Indice dôka, comme à l’indicatif, précédant celui du mode : taûa-dôka-gu-n, s’il boira. III. Le subjonctif n’est pas un mode spécial : il consiste dans l’agglutination aux formes personnelles de l’indicatif de la particule an, in, de la déclinaison instrumentale. Il a donc les cinq temps de ce mode et répond exactement à notre indicatif précédé de la conjonction « quand ». V. g. : tàna-ku-kh, il boit ; tàna-ku’-an (indice personnel apocope), quand il boit, littéralement : avec le lui boire ; tana-na-khen-an, quand j’ai bu ; tàiia-dôkaku-’an, quand il boira, etc. Il résulte de cette formation que le parfait du subjonctif ne diffère pas du futur sémelfactif de l’indicatif : tàna-k}ia-n-an.

IV. Le nécessitatif a l’indice ka, qui se place tantôt