septentrion. Or, précisément, chacune de ces teintes est bien réellement celle de la pierre du rational affectée dans la prophétie de Moïse à chacun des patriarches placés à la tête des quatre groupes. Ruben se trouve caractérisé par la sardoine ou cornaline, pierre dont la nuance la plus habituelle est celle du rouge feu[1], Siméon, il est vrai, ne figure pas dans la prophétie de Moïse ; mais nous voyons par divers passages de la Bible, et notamment dans la fameuse allocution de Jacob mourant à ses fils, que d’ordinaire il se trouve associé à Lévi. Précisément, la gemme de Lévi, c’est l’émeraude, dont la teinte verte constituait précisément, chez les Hébreux, la livrée de l’occident. Il est bien clair d’ailleurs que Lévi ne pouvait figurer dans une liste des tribus appelées au partage des terres conquises, et qu’il devait se trouver remplacé par son parèdre Siméon. En effet, à l’exception des cités de refuge disséminées tant d’un côté que de l’autre du Jourdain, aucun lot n’avait été assigné à Lévi, parce que les prêtres devaient vivre exclusivement des offrandes et redevances prélevées sur toute la nation, et, pour nous servir de l’expression biblique, parce que Jéhovah seul devait être leur héritage.
Le jaune orange, qui correspond à Ephraïm, est bien la nuance caractéristique de l’orient. Enfin, Issachar a dans ses attributions l’agathe, gemme à fond translucide, bariolée de veines noirâtres. Cela nous rappelle le noir, livrée du septentrion chez les Sémites.
Maintenant, pourquoi n’a-t-on pas préféré à l’agathe,
- ↑ Voy. dans cette Revue (octobre-décembre 1876) la 2e partie du Mémoire sur la symbolique planétaire chez les Sémites.
