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Page:Revue de linguistique et de philologie comparée, tome 12.djvu/91

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§ 1. — ORIGINES.

A. — sources bretonnes.

Dans tout le pays gallot, un grand nombre de noms de lieux, de villages, de champs, de rochers, montrent encore des traces de la langue qui y fut autrefois parlée, soit que l’appellation bretonne subsiste intacte ou facile à reconnaître sous une légère déformation, soit que la moitié du nom ait été francisée, l’autre moitié restant celtique.

Dans plusieurs noms de villages ou de fermes, le ker breton est devenu « ville » par traduction, la fin du nom conservant sa forme bretonne. On trouve Kermarquer, Kermené, Kergourio, Kercado, Kerjégu, Kerjean, dans le pays bretonnant ; dans le pays gallot, c’est la ville Marquer, la ville Mené, la ville Gourio, la ville Cado, la ville Jégu, la ville Jehan.

Sur les 353 communes du département d’Ille-et-Vilaine, 50 environ ont des noms bretons (1/7) ; sur les 384 des Côtes-du-Nord, 300 (un peu plus de 3 sur 4) ont des noms bretons.

La trace celtique se retrouve aussi dans des noms de famille de cultivateurs ou de marins, qui souvent habitent loin du pays de langue bretonne.

Soit qu’on se range à l’hypothèse, assez probable du reste, qu’au moment de la formation des langues romanes, le latin était d’un usage à peu près général dans la partie française de la Bretagne ; soit qu’on admette qu’à

différentes époques il y ait eu recul de la langue bretonne

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