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La partie historique, surtout en ce qui touche l’origine des accents, des points et des signes-voyelles, manque un peu de clarté ; il est vrai que cette matière est et restera encore longtemps obscure. Nous regrettons que M. Duval n’ait pas résumé en quelques pages, dans son historique, toutes ces différences dialectales un peu subtiles, que l’on trouve, il est vrai, exposées plus loin. L’auteur nous dit bien, dans sa préface, qu’il n’écrit pas pour les commençants et que sa grammaire n’est pas un livre élémentaire ; c’est un tort, car elle y perd un peu en précision et en clarté. Nous comprenons, à la rigueur, une grammaire purement théorique pour l’hébreu, pour l’arabe, car le nombre des adeptes de ces deux langues est assez grand pour justifier un travail de ce genre ; mais le syriaque, pas plus que l’éthiopien par exemple, ne sont pas tellement connus ni cultivés qu’on puisse négliger les définitions, les éléments des formes verbales et nominales, ou même la transcription dans les cas où elle est indispensable. Mais enfin, il faut prendre l’ouvrage tel qu’il est, c’est-à-dire pour un traité grammatical qui n’est accessible qu’aux érudits déjà familiers avec les questions générales de grammaire sémitique, et qui, par suite, ne sera guère intelligible des novices.

Dans la théorie du verbe, nous aurions voulu un peu plus de philologie comparative. L’état de la science concernant l’assyrien, l’himyarite, le phénicien, permet aujourd’hui de suivre, dans les divers dialectes sémitiques, les riches variétés de formes verbales, et de constater quelle est la part que s’est faite chacun de ces dialectes à la suite de la séparation des peuples. Plus que tout autre, M. Duval était à même de nous donner un aperçu de ces