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Page:Revue de linguistique et de philologie comparée, tome 19.djvu/159

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(t. vii, n° 2, pp. 108-113) s’est résolument prononcé contre l’originalité du travail de MM. Haumonté, Parisot et Adam. Cet article, tiré à part et répandu, paraît-il, à un grand nombre d’exemplaires, porte le titre suivant : The Taensa grammar and dictionary, a deception exposed. M. Brinton commence par rendre hommage à la compétence, à la bonne foi, à la sincérité de M. Adam et des savants qui après lui ont admis le livre comme authentique ; il constate même que M. Adam n’a pu voir le manuscrit espagnol original, bien qu’il en ait demandé communication à M. Parisot.

M. Brinton fait remarquer à ce propos combien il est étonnant que ce manuscrit original soit en espagnol, car il paraît à peu près historiquement certain que les Taensas, petite tribu du peuple Natchez, n’ont eu de rapport qu’avec les Français et qu’aucun prêtre espagnol n’a pu résider assez longtemps parmi eux pour connaître à fond leurs mœurs, leurs coutumes et leur langage. M. Brinton constate ensuite que dans l’ouvrage qu’il a sous les yeux, la part du traducteur et celle de l’auteur ne sont pas distinctes ; il trouve assez étrange que la prononciation des consonnes et des voyelles taensas soit rapportée au français, à l’espagnol, à l’allemand modernes ; il ne peut attribuer qu’au traducteur les rapprochements et les comparaisons avec divers idiomes tels que le kechua, le nahuatl et l’algonquin; il exprime enfin les doutes les plus formels sur la « simplicité » de la langue en question, sur la distinction grammaticale du genre qu’elle observe, sur son pronom relatif, sur son système numéral, sur son triple pluriel, sur le peu de complexité de son verbe.

Des arguments plus frappants sont tirés par M. Brinton