Aller au contenu

Page:Revue de linguistique et de philologie comparée, tome 19.djvu/167

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 157 —

nous n’en avons eu connaissance que lorsque nous les avons trouvées. Je m’en suis emparé sans bien savoir dans quel but ; j’aurais voulu ensuite les compléter, mais comme je n’ai aucun livre, c’est chose impossible. Avec cette liste de mots, j’aurais voulu aussi rédiger un double dictionnaire français-tansa et tansa-français, mais la liste paraît incomplète.

Comment et à quelle époque mon aïeul s’est-il procuré ces renseignements ? Je l’ignore, et personne ne le sait dans ma famille. Peut-être est-ce à Paris, où il a achevé ses études.

La traduction des deux hymnes qui se trouvent dans les Fragments est un essai qu’un de mes amis et moi nous avons écrit sans avoir tout d’abord l’intention d’en rien faire. — La seconde de ces pièces est traduite sur un cantique algonquin publié chez M. Maisonneuve. — Les trois autres pièces[1] se trouvent dans les notes dont je vous ai parlé. Peut-être sont-elles l’œuvre de celui qui a recueilli les notes ; je ne le sais, mais je comprends qu’on ne peut pas y attacher beaucoup d’importance, à cause de la difficulté qu’ont ces langues à rendre des idées aussi étrangères à leur génie, surtout sous la plume de ceux qui comprennent si difficilement leur manière d’exprimer les idées abstraites.

Les renseignements sur le peuple tansa sont peu nombreux. Ce peuple est compté par Châteaubriant comme habitant les rives du Mississipi, Voyage en Amérique, article sur l’ « État actuel des sauvages de l’Amérique septentrionale ». Je transcris ici le passage : « En remontant le Mississipi depuis son embouchure jusqu’au confluent de l’Ohio, tous les sauvages qui habitaient ces deux bords, les Biloxis, les Torimas, les Kappas, les Sotonis, les Bayagoulas, les Colapissas, les Tansas, les Natchez et les Yazous ne sont plus ». On ne retrouve le nom de tansas en aucun autre endroit du livre.

J’ai consulté plusieurs géographes pour connaître exactement le pays qu’habitait cette peuplade ; voici le résultat de mes recherches :

Dussieux et les modernes n’en disent rien. — J’ai examiné plusieurs anciens Atlas, entre autres un Atlas en quatre volumes in-folio,

  1. C’est-à-dire le Pater, l’Ave et le Credo. (J. V.)