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marquent plus les divers rapports indistinctement que par des prépositions.

Examinons maintenant les particules, désinences, flexions ou postpositions qui jouent un rôle analogue en basque ; cherchons en quoi elles diffèrent de leurs correspondantes indo-européennes. Enfin, rapprochons la déclinaison basque de celles de plusieurs langues agglutinantes, notamment des langues originales du sud de l’Inde.

On sait que les flexions indo-européennes, malgré leur diversité apparente, peuvent être ramenées à une forme unique et qu’en réalité les trois ou cinq déclinaisons des langues classiques se réduisent à une seule. Les flexions du pluriel ne diffèrent de celles du singulier que par l’addition d’un s, reste du pronom sa, signe général de pluralité ; et dans ce cas le thème est invariable, la flexion seule prend le s. Enfin, ces flexions sont généralement des pronoms démonstratifs. Je n’apprendrai rien non plus à personne en ajoutant que les langues du groupe aryen qui ont un article le déclinent séparément, parallèlement avec le nom déterminé : cet article n’était originairement qu’un pronom démonstratif.

En basque, les signes des rapports ont également des formes en apparence diverses, mais il est bien plus facile de reconnaître l’unité de suffixe. Par exemple, on dira : 1o Josegan « dans Joseph » ; 2o Orhin « à Orhi » ; 3o menditan « en montagne » ; 4o mendian « dans la montagne » ; 5o mendietan « dans les montagnes » ; ces cinq formes ont toutes le n, caractéristique du locatif ; mais quatre d’entre elles y ont adjoint des préfixes spéciaux.

Considérons d’abord la déclinaison au singulier.

Le basque a un article qui n’était originairement qu’un pronom démonstratif (Cf. biscayen gizona « l’homme », (gizon a « cet homme » ), et qui est toujours postposé. Ceci