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Page:Revue de linguistique et de philologie comparée, tome 3.djvu/27

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nes que de celles-ci. Chez ces dernières, la déclinaison semble n’être qu’un reste d’une période où l’agglutination et la suffixation postpositive étaient générales : les langues modernes ont supprimé cette anomalie en remplaçant tout à fait les désinences casuelles par des prépositions. Les langues aryennes d’ailleurs se distinguent par l’usage constant de suffixes aux cas directs et par la pluralisation des suffixes. Aussi résulte-t-il de l’examen rapide qui vient d’être fait que les langues aryennes différent autant des autres idiomes cités que du basque ; que ceux-ci ont un grand nombre de traits communs ; enfin qu’il n’est guère utile de discuter longuement la question de savoir s’il convient de regarder les terminaisons du basque comme des flexions, s’il faut y voir des suffixes indépendants, s’il est préférable d’appeler flexions les désinences inexpliquées ou toujours isolées, et suffixes celles qui ne peuvent s’adjoindre à d’autres ou dont le sens propre est connu. Je crois que le nom de suffixe convient mieux que l’autre aux terminaisons basques, parce qu’elles sont moins intimement rattachées au radical que leurs analogues indo-européennes auxquelles elles ressemblent d’ailleurs tout à fait par leur rôle actuel et leur indépendance primitive. Je serais du même avis relativement à toutes les langues que M. Max Mueller appelle touraniennes. Si donc, dans une théorie générale, on admettait que ces langues ont des flexions casuelles, il faudrait étendre la même conclusion au basque. Mais alors, je protesterais le plus vivement possible contre la manie des grammairiens d’inventer de très beaux noms de cas en if, plus ou moins intelligibles et plus ou moins exacts, tout en ne semblant pas connaître les noms universellement adoptés par les philologues d’instrumental et de locatif.

C’est à dessein que j’ai négligé les questions d’euphonie. Le basque offrirait à cet égard l’occasion de précieuses