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LES FORMES IRRÉGULIÈRES BASQUES
GAUNTZA, ZAUNTZA, DAUNTZA

M. Georges Lacombe a posé, l’an dernier, une question intéressante : pourquoi le verbe etzan « être couché, gésir » dont le présent singulier est natza, hatza, datza, fait-il au pluriel gauntza, zauntza, dauntza ? D’où vient cet u, d’où vient ce n ?

Schuchardt a répondu que l’u vient d’une confusion de forme, après une confusion de sens, avec ago « demeurer » ; il est certain que ago se contracte en au (et eu) et qu’on a, par exemple, gaude « nous demeurons ». Quant au n, il aurait passé de l’imparfait au présent. Je m’étais contenté de dire que gauntza, etc., pouvaient être des formes d’imparfait indéterminé ; mais je m’étais mal expliqué, puisque mon explication a paru obscure à Schuchardt.

Le prince L.-L. Bonaparte a dit, le premier, que le n final n’est pas la caractéristique de l’imparfait ; mais l’argument sur lequel il s’appuyait est sans valeur. Les dialectes aezcoan et haut-navarrais méridional ont bien les imparfaits sans n, mais ils disent nue « je l’avais », zue « il l’avait », où la voyelle épenthétique e montre que les primitifs nuen et zuen