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ont été en usage. Mais le fait résulte de l’étude générale du verbe et notamment de formes dérivées telles que ainintz « puissé-je être », banaki « si je le savais », primitivement « si je savais », enendorke « je ne pourrais pas venir ». La comparaison de l’imparfait au présent montre d’ailleurs que la véritable caractéristique de l’imparfait est une nasalisation initiale du radical.

Il convient d’observer, d’ailleurs, que les radicaux verbaux basques proprement dits sont dissyllabiques et commencent par une voyelle, a, e, i, qui n’est peut-être pas organique et originale et qui, en tout cas, devient presque toujours a dans la conjugaison : ikus « voir », dakus « il le voit » ; ekar « porter », nakarsu « vous me portez ». La nasalisation de l’imparfait s’opère de deux façons : ou le n se met avant la voyelle initiale nindabila « je marchais », nindago « je demeurais », ou il se place après : nembila, nengo. Au pluriel on a ginaudez « nous demeurions » ou geunde. Ce dernier exemple nous montre que le eu, contracté de ago, a été traité comme une voyelle simple initiale, et que le de de pluralité a été considéré comme radical ; c’est, comme l’a observé Schuchardt, une confusion inverse à celle qui a été faite dans gauntza, où le tza radical a été regardé comme le z, tz, tzu, tzi, de pluralité.

Ceci posé, aux présents nago, natza, singulier, gaude, gautza, pluriel, correspondent régulièrement les imparfaits nengo, nentza, geunde, gauntza. Gauntza « nous gisions » a pris le sens de gantza « nous gisons », probablement depuis l’époque mo-