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hésité, tout au moins au regard de ses noms de nombre, à le classer dans le système bantou, aux environs du feloup, du mandé et de l’egba.

Mais aucune origine européenne n’a pu être attribuée au basque. Force est donc de rechercher cette origine hors d’Europe et l’Afrique, en raison de sa proximité de l’Espagne, doit soulever moins d’objections que l’Asie, comme habitat possible antérieur des populations basques.

NOTE SUR L’ARTICLE PRÉCÉDENT

La publication d’un article dans la Revue de Linguistique n’implique point une approbation des conclusions ou des propositions de cet article. C’est pourquoi, je tiens à déclarer ici qu’à mon avis le basque n’a rien et ne saurait rien avoir à faire avec les langues africaines. En bonne méthode d’ailleurs, c’est dans la langue elle-même et non dans des comparaisons qu’il faut chercher l’explication des mots d’une langue.

En ce qui concerne les noms de nombre basques, j’ai publié ici-même (t. XLI, p. 87) une étude où j’ai fait voir que « mille » est emprunté au latin ; — que « cent », ehun se rattache au radical eho « moudre » comme le dravidien nûr’u est apparenté à nîr’u « cendre », ce qui implique l’idée de « poussière, quantité infinie, nombre inappréciable » ; — que « neuf » bederatzi doit être « un retranché (de dix) » et que zortzi est probablement zoreratzi « deux retranchés », ce qui donne pour « deux » une expression antique zor ;