Page:Revue de métaphysique et de morale, 1897.djvu/235

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L. coirraBAT. – Sur l’hypothèse des • atomes. 231 riiiripi- In valeur nhipfifivft de. la connaissance, en en faisant une pure ruiner la valeur objective de la connaissance, en en faisant une pure création de l’esprit, sans contrôle possible de la part de l’expérience et sans correspondance nécessaire avec la réalité. En un mot, il faut qu’il y ait une sorte d’harmonie entre l’esprit et les choses pour qu’il puisse les connaitre ; et les formes de l’entendement doivent avoir leur équivalent et leur fondement dans les formes mêmes de l’être. L’existence de la vérité postule donc, « sauf la supposition, absurde en sa rigueur, d’une harmonie préétablie, la soumission des choses à un ordre et des lois qui seuls justifient nos anticipations, et qui, loin de répugner à l’ordre intelligible de notre connaissance, accusent avec lui leur accord mystérieux (p. 261) ». Ainsi toutes les catégories et tous les principes de l’entendement ont un fondement objectif, et correspondent en quelque mesure à la constitution de la Réalité.

Mais s’il en est ainsi, et si vraiment la nécessité subjective des formes de l’entendement implique leur nécessité objective, loin de, l’exclure, on peut se demander pourquoi M. Hannequin, au lieu de réaliser d’emblée toutes les catégories, attache une valeur particulière au principe de causalité, et s’en sert comme de « fil conducteur » pour pénétrer le sens et les lois de, la réalité. Le « privilège et la supériorité » qu’il attribue à cet égard à la relation causale vient de ce qu’elle est doublement synthétique. Elle l’est d’abord comme le jugement matbématique, en tant qu’elle relie des termes homogènes dans le temps homogène c’est par là qu’elle offre prise à la catégorie de quantité et se prête aux constructions mathématiques. Mais elle est synthétique au second degré, parce qu’elle relie des termes hétérogènes, à savoir les phénomènes doués de qualités propres, et qui s’enchaînent en vertu de leurs qualités mêmes. Or les synthèses quantitatives sont a priori, car elles se fondent sur les formes de l’intuition pure ; mais les synthèses qualitatives sont empiriques, car la qualité du phénomène est donnée dans l’intuition sensible et ne peut pas être construite par l’esprit. Aussi les relations mathématiques sont-elles connues a priori, parce qu’elles sont l’œuvre de l’esprit, et c’est pourquoi elles constituent proprement la science, du moins sous sa forme idéale et achevée, qui est le mécanisme. Les relations causales, au contraire, ne sont connues que par l’expérience ; leur hétérogénéité ne provenant pas de l’entendement, elles ne se laissent ni déduire, ni prévoir par lui ; aussi, bien qu’elles provoquent la recherche scientifique et conduisent