Page:Revue de métaphysique et de morale, 1897.djvu/511

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F. sijhasd. L’année sociologique française ’1896. 80" tous les temps 4 ? » Si la réponse est affirmative, voilà le propre domaine de la sociologie générale. M. Giddings trace même, à-ce propos, et aussi pour déterminer les rapports de la sociologie avec certaines sciences abstraites (économie abstraite, etc.), une classification des sciences assez compliquée qu’on ne peut rapporter ici. La sociologie, science concrète. emploie toutes les méthodes observation, rétrospection (ou méthode de l’histoire), classification, généralisation, induction, déduction. Pour toute investigation se combinent, dans un ordre ou dans un autre, la déduction et l’expérimentation. L’emploi de la classification, celui des généralisations empiriques sont l’objet de bonnes remarques, mais en somme M. Giddings ajoute peu à Mill. La méthode déductive et la méthode historique vont cesser de lutter entre elles, en se fondant l’une et l’autre dans une méthode psychologique synthétique. Les problèmes de la sociologie doivent se classer en primaires et secondaires, suivant ce principe que la description et l’histoire doivent précéder la théorie, et l’observation des faits particuliers et concrets la détermination des causes et des lois. Les problèmes primaires sont les problèmes de structure et de croissance sociales. Us constituent ainsi deux groupes ; le premier groupe, descriptif, a pour objet l’organisation présente de la société problèmes de la population sociale (agrégation, association, classes de population plus ou moins sociales), problèmes de la conscience sociale ou de l’esprit social (constitution, genèse et activité de cet esprit, recherchée et interprétée dans tous les modes d’expression possibles), problèmes de l’organisation sociale (distinction de la « composition sociale » ou groupement d’éléments vivant d’une vie relativement indépendante, et de la « constitution sociale » ou groupement d’éléments par classes spécialisées inter-dépendantes) ; le second groupe, historique, a pour objet l’origine et l’évolution de la société (quatre stades, asso- . D’après l’auteur (p. 46), une science est abstraite « si elle s’occupe surtout des relations des propriétés et des forces et seulement accidentellement des agrégats ». « Une science est concrète si son but principal est d’expliquer les agrégats ; en tant qu’agrégats, même si elle s’occupe aussi des forces et des propriétés, même si elle emploie les méthodes de l’abstraction. » . « L’esprit social est une chose concrète. 11 est plus que tout esprit individuel et domine toute volonté individuelle. Cependant il n’existe que dans les esprits individuels, et nous ne connaissons d’autre conscience que celle des individus. La conscience sociale, dès lors, n’est pas autre chose que le sentiment ̃ou l’idée qui apparaît au même instant chez tous les individus, ou, qui se propage de l’un à l’autre à travers toute l’assemblée ou la communauté »- (p. 121).