Page:Revue de métaphysique et de morale, 1897.djvu/512

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

808 REVUE DE MÉTAPHYSIQUE ET DE MORALE.

dation zoogénique, anthropogénique,*ethnogéniquë, démogénique). Les problèmes secondaires sont ceux du processus, des lois et des causes sociologiques détermination et étude des forces et des mobiles sociaux, établissement de lois (loi des choix sociaux, loi des survivances sociales), recherche de lacause (la volition est-elle cause originale ou secondaire ? quelle est la cause de l’énergie sociale ?). La seule énumération des matières embrassées est la meilleure critique.du livre de M. Giddings il est clair que tant de problèmes aussi considérables ne peuvent être sérieusement traités la fois dans un même ouvrage. M. Giddings dira-t-il qu’il’ ne prétend pas les résoudre, que son livre est un précis élémentaire, où l’étendue de l’étude est forcément en raison inverse de la profondeur ? C’est justement une question, de savoir s’il y a lieu, et même s’il y a possibilité de faire un précis d’une science qui n’existe pas encore. Les ignorants seraient alors plus heureux que les savants ils connaîtraient des résultats que ceux-ci sont encore en train de chercher. M. Giddings paraît préoccupé de montrer que la sociologie peut dés maintenant être l’objet d’un enseignement universitaire il est porté par là à présenter sous la forme dogmatique de simples probabilités, à faire une doctrine, en grande partie, avec de pures hypothèses. Comment la conscience du savant s’aecommodera-t-elle de ce souci trop pratique du professeur ? Tenter un exposé systématique et complet d’une science à peine ébauchée, n’est-ce pas, en s’ofaligeant à donner pour établies une foule de propositions à peine fondées, et probablement en partie fausses, risquer- bien loin d’en préparer le succès auprès du public – de lui assurer un discrédit initial et déGnitif auprès de tous les esprits sérieux, amis de la véritable méthode scientifique ? Les préventions qui croissent contre la sociologie seraient plus efecacement combattues par une extrême prudence que par une confiante hardiesse des sociologues. Cela dit, il serait superflu d’insister sur les embarras, les obscurités • (M. Small dit même les contradictions), faciles à relever dans l’œuvre trop complexe et trop hâtive de M. Giddings. II serait plus intéressant d’étudier chez lui l’influence et la transformation (ou la déformation) des idées spencériennes, et de discuter sa part réelle