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Page:Revue de métaphysique et de morale, 1897.djvu/53

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A. SPIR. – LES FONDEMENTS LA RELIGION" ET DE LA MORALE. 49 ~i Rev. Méta. T. V. – 1S97. /t,

paraît bien ridicule quand on songe à ce qu’est cette expérience consciente, cette-existence qui repose sur des illusions et qui est toute remplie d’imperfection et de misères. Non, l’existence absolue ou divine n’est pas une existence consciente,’ parce qu’elle est incomparablement supérieure à cette sorte d’existence. Et, d’une manière générale, Dieu étant la nature normale des choses ne peut,, pour cette raison, avoir aucune analogie avec la nature physique d’aucun objet. ’Depuis longtemps déjà on a reconnu, mais d’une manière vague, que Dieu est la source du bien et du vrai. Il faut comprendre qu’il n’est pour nous que cela, qu’il n’a point de qualités physiques, que son idée n’est le principe de la logique ’et de la m£^^ue’X ?-e-toute communauté de Di"e~u~âvecTes

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La religion est l’amour de Dieu’ ; or, Dieu étant le’ bien et le vrai [̃ pur, aimer Dieu n’est rien autre chose qu’aimer, le bien et le vrai Et la raison de cet -amour de Dieu, de la perfection, est en ce que Dieu est la nature vraiment propre des choses, en ce que la perfection est leur état normal. Notre état d’imperfection est une anomalie et une déchéance. Déjà depuis des temps fort reculés, les hommes • en ont une conscience très énergique ; les traditions de presque tous lps peuples parlent d’un état de -perfection dans iequel l’humanité aurait vécuà l’origine, d’unparadis ou d’un âge d’or, et elles expliquent l’état présent par une chute subite ou une lente dégénérescence. A. certain égard, ces traditions s’ont absolument faussas l’homme n’a jamais pu se trouver à l’état de perfection et ’n’a jamais pu, par • conséquent, en déchoir à un moment donné pu dans un intervalle quelconque ; car-l’imperfection est inséparable de l’existence consciente qui repose sur des illusions ou des apparences. Mais, d’autre part, elles expriment la notion très juste que l’état d’imperfection, que l’assujettissement au mal et à l’erreur est une anomalie et une déchéance ; seulement l’anomalie n’est pas susceptible d’explication. ° La perfection est bien l’état normal des choses, mais il faut’ comi. On associe, d’ordinaire, le beau au vrai et au bien, et l’on a raison, parce que, la beauté est comme un reflet du divin dans la nature physique. Cependant il ne faut pas trop en’ faire honneur à cette nature, attendu qu’elle possède aussi peu cette beauté en propre qu’un miroir les images reflétées par lui. La beauté n’existe que pour l’homme doué de sentiments esthétiques, capable de poésie. Sans lui, toutes choses restant les mêmes, elle n’existe pas. /-i