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Page:Revue de métaphysique et de morale, 1897.djvu/531

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en. ANDLEU. Du quasi-contrat social et de M. L. Bourgeois. 52" Rey. Méta. T. V. 1S97. 3*

J. L. Bourgeois,’ ibid., p. 116..

trésors de savoir, et a dû déposer en nous une habitude de disci- : pline et comme une réserve de douceur morale. La société prisedans ; son ensemble et tous ses membres pris à part ne vivraient pas sans cette richesse lentement accrue. Ainsi l’individu qui est débiteur j de tous les vivants, est débiteur en outre de tous les morts ; et l’État, j actuel tire sa force de la sage administration des aïeux comme il doit sa faiblesse à leurs fautes. Avant que nous fussions nés nos ancêtres géraient déjà nos affaires ; et nous sommes liés envers eux. par des dettes. Dette pour l’individu, dit M. Bourgeois, sa nourriture, et dette son langage où sont déposés les fruits d’une culture séculaire. « Dettes, et de quelle valeur, le livre et l’outil que l’école et l’atelier vont lui offrir Dettes que toutes les jouissances qui germent pour lui dans l’alluvion féconde des siècles ; dette que la séçurite qu’il puise dans la douceur des moeurs qui est la nôtre. Cette dette, comment l’acquitter ? Car on ne s’acquitte pas envers des morts. Songeons ici que pour cette communauté d’hommes qui détiennent avec nous une même tradition de pensée et deinœurs et un même sol, nous Têvons la durée. Or, ainsi que nous ne vivrions pas sans la richesse amoncelée par les aïeux, de même nos descendants, pour vivre, ont-ils besoin que nous leur léguions intact cet héritage. Transmettons-le donc à nos fils accru de la dette remboursée que nous avons aux morts. Ainsi seulement serons-nous quittes et aurons-jious donné autant que nous avons reçu. Par un acte de bon vouloir admettons que nous sommes obligés aux génétions futures de tout ce que nous devons au passé, et la durée de la vie sociale sera assurée. Mais c’est cette acceptation de la pérennité du quasi-contrat qui nous lie que nous appelons, d’un nom plus commun, le sentiment de la patrie.

L’idée de la dette, en tout contrat, conduit à l’idée de la sanction. Cette sanction est exigible impérativement, s’il doit y avoir une équité. C’est pourquoi les autorités constituées n’empiètent pas sur les droits de l’individu, quand dans le quasi-conirat privé, elles prohibent la fraude ou la violence et qu’elles poursuivent la restitution de l’indû. Comment alors l’État dépasserait-il ses droits, si, généralisant cette pratique, et appliquant à des classes privilégiées en fait ce qu’il applique avec équité aux individus, il exigeait de ceux qui ont le plus bénéficié de l’activité collective (par un revenu plus grand qui J. L. Bourgeois, ibid., p. 116..

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