Page:Revue de métaphysique et de morale, 1897.djvu/575

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DU COMLQUE ET DU SPIRITUEL

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Des psychologues, en assez grand nombre, ont cherché la cause du rire. Il s’est trouvé, au bout de ces recherches, que le rire provenait également bien de causes psychiques très différentes, et de causes purement physiologiques. Ainsi Bain a noté qu’un certain froid dans la rue provoquait un rire, nerveux. Voici ce que je note à mon tour ce même homme qui vient de rire de froid, rentrant chez lui et s’asseyant devant un bon feu, pourra fort bien rire de bien-être. Il y a un rire de santé, de jeunesse ; un rire de l’appétit satisfait et du sentiment de la plénitude ; il y a le fou rire, et il y a le rire très particulier des soldats qui sortent d’un danger. Je n’examine ici qu’une seule espèce du rire celui qui a son entrée et son rôle dans la littérature. Et quand je dis une seule espèce, peut-être bien que nous allons trouver même ici plusieurs sortes de rires assez-distincts. •̃

L’enfant sourit-à un objet nouveau. Il rit à un objet qu’il croyait éloigné, à condition qu’on offre ou démasque cet objet avec une brusquerie suffisante ; c’est le jeu « Ah, coucou ! «Regardez maintenant les grandes personnes tout étonnement, à la condition que la cause en soit agréable, fait naître un sourire qui peut aller jusqu’au rire. Je relève donc ce premier élément, la surprise. Mais, voici un genre particulier de surprise celle que nous éprouvons en apercevant un objet, une action, un sentiment, une expression hors de sa place. Un bonnet de femme coiffant un chandelier, une bougie fichée de travers dans un goulot de bouteille, peuvent faire rire. Un vieux monsieur arrondit son bras et l’éloigné du corps avec lenteur pour porter à son nez un mouchoir à carreaux bleus :,on • rit, parce qu’il y a dans ce~ geste une sorte de majesté ou au moins de gravité déplacée.

Un homme marche ; il est droit, bien perpendiculaire, et tout à t.