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REVUE DE MÉTAPHYSIQUE ET DE MORALE.

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La méthode réflexive et la psychologie métaphysique. — Le véritable objet de la psychologie est la nature universelle de la pensée, en tant qu’elle est susceptible d’explication. Sa méthode est l’analyse réflexive, c’est-à-dire la recherche de la nature intérieure des pensées et de la raison de cette nature. Son terme est la résolution des faits psychiques en leurs éléments immédiats, en leur matière également psychique, et l’explication ou l’interprétation métaphysique du composé que l’esprit en avait formé spontanément ; en un mot c’est l’anatomie et la métaphysique de la pensée, en contenant implicitement la physiologie.

La psychologie métaphysique repose sur les faits de conscience et les lois du mécanisme psychique, découverts par l’observation : elle commence avec l’explication de ces faits et de ces lois empiriques par l’analyse ; en les expliquant elle les vérifie.

Cette analyse a pour résultat de faire connaître les lois statiques, ou formes logiques, de la pensée, c’est-à-dire les éléments formels, et aussi les éléments matériels qu’ils ont mission d’élaborer.

Ex. : analyse d’une idée d’objet, d’une idée morale, d’un jugement ; d’un sentiment (colère, aversion, orgueil, etc.). Reste ensuite à expliquer ces lois, à en donner le sens et la raison métaphysique (critique, détermination de la valeur objective de la pensée), et à tirer de cette étude de la pensée la réponse à ces questions ultimes qu’est-ce que l’âme ? Dans quel rapport est-elle avec le Tout ?

Cette méthode est à la fois expérimentale par son point de départ qui est dans l’observation, et rationnelle par sa nature propre. La psychologie réflexive présente le caractère universel et déterminé qui manque aux autres formes de la psychologie. Elle est vraiment une science du réel et du libre.

Par l’emploi de cette méthode la psychologie métaphysique n’est pas seulement une science, mais le fondement de toute science, puisque seule elle saisit l’objet dans son union avec le sujet et justifie les principes de toute science.

25[1]

Le passionnel, l’irrationnel est connaissable, intelligible, mais comme idée, dans son type formé spontanément par l’esprit avec toutes ses fonctions, dont la mémoire n’est qu’un élément, ou point

  1. Voir 79 et 80.