sont utiles, nécessaires, à la conservation, au mouvement de l’être. Le plaisir conforme à la nature absolue n’est plus le plaisir, mais l’amour-joie.
2. Le plaisir est-il le sentiment ; d’une perfection, la peine, d’une imperfection ?
Mais 1o l’idée d’une imperfection ou d’un bien suppose précisément celle d’une affection, agréable que la possession en détermine ; cercle vicieux : ce sont les perfections qui se définissent par le plaisir. Il faudrait dire.
3. Le plaisir est le sentiment de l’être, la peine celle du non-être.
Mais 1o le sentiment d’un état d’être n’est pas agréable ni désagréable en lui-même, absolument, mais relativement ; d’une manière constante, mais passagèrement.
2o Si le plaisir est le sentiment de l’être, le plaisir seul existe, car il n’y a que l’être.
4. Le plaisir est le sentiment d’un accroissement de l’être ; la peine, d’une diminution.
Avantages sur la précédente : explique le caractère relatif et transitoire, du fait sensible.
Le plaisir est le sentiment de la puissance, la peine est le sentiment de l’impuissance.
Cette explication rend compte de l’amour-joie qui est constant.
[Sur la passion selon Descartes et Spinoza.]
Définition de Spinoza : le genre d’affections qu’on appelle passions de l’âme est une idée confuse par laquelle on affirme que le corps ou quelqu’une de ses parties a une puissance d’exister plus grande ou plus petite que celle qu’il avait auparavant, laquelle, idée étant donnée l’âme est déterminée à penser à telle chose plutôt qu’à telle autre.
Théorie contraire à celle de Descartes ; psychologique et metaphysique : la passion déterminée uniquement par des jugements ou plutôt consistant en des jugements et réduite à un fait purement intellectuel. La passion peut être aussi déterminée par l’habitude, c’est-à-dire par des inclinations aveugles qui en sont déjà les effets. Il y a plus, sans doute, comme le veut Spinoza et comme ne le voit pas Descartes, la passion est toujours accompagnée du sentiment d’un accroissement ou d’une diminution d’être, mais ce sentiment,