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J. LAGNEAU.FRAGMENTS.

tible à la sensation et la condition pour qu’il en sorte quelque chose, pour qu’elle compose des sentiments.

Le sentiment de l’action idéelle ou de l’effort idéel résulte de la lutte entre l’ordre logique et l’ordre naturel des représentations (plus ou moins logiques). Ce sentiment existe, mais ne correspond pas immédiatement, comme le sentiment de l’action objective, à quelque chose, d’objectif. Il ne donne lieu à aucune mesure même approximative, à aucune détermination.

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La sensation musculaire pourrait-elle exister sans aucune, avant toute sensation objective ? Oui, mais-alors comme simple sensation musculaire, comme sensation d’une contraction spontanée des muscles (encore faut-il supposer que cette contraction est provoquée par des sensations objectives), et non pas comme sentiment d’action, car l’action suppose un terme poursuivi. Or que serait ce terme, dans l’état vide du sens objectif ? Le sentiment d’action musculaire, c’est-à-dire objective ; suppose donc la sensation qu’on pourrait appeler semi-objective, la sensation musculaire, et par elle les sensations proprement objectives.

Mais la sensation musculaire n’est pas le sentiment de l’action musculaire. Celui-ci suppose autre chose, l’activité idéelle, le concept d’un but poursuivi. Il résulte de l’application de cette activité idéelle aux sensations objectives par l’intermédiaire de la sensation musculaire. Il est donc le sentiment du rapport de l’activité idéelle avec la sensation musculaire.

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Sentiment ou sensation musculaire, ou d’innervation, ou de l’effort.

Sensations qui accompagnent les mouvements volontaires des muscles, et nous permettent de graduer la force ou l’étendue des mouvements exécutés. Nous distinguons des poids différents de . Nous ne concluons le poids et le mouvement que de la sensation musculaire ou d’effort. Nous JUGEONS poids ou résistance, lorsque notre sensation d’effort est unie à une sensation permanente de pression, et

Nous JUGEONS mouvement lorsque notre sensation musculaire est accompagnée non par une seule et constante autre de pression, mais par une série d’autres, soit de pression, soit de lumière, celles-ci différant soit quant à l’intensité, soit quant à la qualité.